Un Ironman, c’est quoi ? Il s’agit d’une épreuve de triathlon. C’est la distance appelée « full distance » ou distance « Ironman ». On pourrait la présenter comme l’épreuve reine !
On commence par 3,8km de natation 🏊♂️, puis on enchaine avec 180km de vélo 🚴♂️, pour finir par courir un marathon 🏃♀️ !
“You are an Ironman.”
Cette phrase, je me la suis répétée pendant cinq ans. C’était devenu un mantra, une image mentale indéfectible qui m’a porté jusqu’au moment ultime : franchir la ligne d’arrivée. Pour certains, cela peut sembler arrogant, suffisant même, mais pour moi, c’était une stratégie mentale. Un moyen de me conditionner à réussir, de forger mon identité autour de cet objectif, monumental à mes yeux.
Aujourd’hui, à 53 ans, je peux enfin le dire : « Je suis un Ironman ! ».
Dans cet article, je veux partager avec toi les stratégies mentales qui m’ont permis de devenir finisher et d’atteindre un chrono que je n’osais même pas imaginer.
Qui suis-je vraiment ?
Pour te situer, je suis Arnaud, un passionné de sport, mais dans le monde du triathlon, mes performances sont loin de celles des élites, ni des meilleurs amateurs. En somme, je suis proche de monsieur et madame Tout-le-Monde. J’ai un travail, une famille, une vie sociale bien remplie. Et pourtant, il y a cinq ans, j’ai pris la décision de me lancer dans le triathlon avec un objectif clair : « un jour, je serai un Ironman ».
Je n’ai jamais voulu consommer cet objectif comme un simple produit technologique qu’on achète sur un coup de tête. Non, je voulais me préparer, savourer chaque instant de cette aventure, la vivre pleinement, sans souffrance ni regret.
L’importance de la préparation mentale
Lorsque j’ai pris la décision de m’engager dans cette aventure, en septembre 2023, juste après le 70.3 de Knokke en Belgique, je savais que la préparation mentale serait cruciale. Ma préparation physique commençait en octobre, près d’un an à l’avance, avec un premier grand jalon fixé pour le 70.3 des Sables d’Olonne.
Mon seul objectif initial était de finir l’Ironman, mais comme tout athlète, je ne pouvais pas m’empêcher de penser au chrono. Et c’est là que les doutes ont commencé à s’immiscer, alimentés par des croyances limitantes : “On ne peut pas être performant quand on est lourd comme toi.” Ce corps, ce poids, ce que certains pourraient appeler un handicap, devenait un obstacle mental majeur, pour moi, à surmonter.
Le jour J : Entre contrôle et lâcher-prise
Le jour de la course, tout s’est parfaitement déroulé. J’étais à la fois dans le contrôle, sachant exactement ce que je faisais, et dans le lâcher-prise, vivant pleinement chaque moment. Mon corps déroulait sa partition, presque comme dans un rêve. Malgré quelques crampes après la natation et au début de la course à pied, j’ai pu maintenir le cap.
« Laisse faire ton corps, il sait ce qu’il a à faire ».
C’est une phrase que je me suis beaucoup répétée à l’entrainement et j’ai utilisée le jour J. Convaincu, que le corps sait ce qui et bon pour lui. Cette croyance que notre corps sait ce qui est bon pour nous a été centrale dans ma préparation. Parfois, nos pensées interfèrent et perturbent cette harmonie. Mais en lâchant prise, j’ai pu laisser mon corps faire ce pour quoi il avait été préparé.
Ma natation
Ma natation est correcte, dans la tranche basse de ce que j’avais imaginé. Je ressens quelques crampes dans les mollets et tibias, sur la deuxième partie. Je réussis à ma relâcher mais mon allure diminue. Je sors toutefois sans être entamé.
La transition se passe bien, fluide, dans le calme. J’accepte de prendre le temps de bien me réchauffer. Je trottine pour rejoindre le vélo, ce qui décontracte bien mes jambes.
Mon vélo
Mon vélo est excellent. Les deux boucles de 90km s’enchainent parfaitement. Je fais un stop aux 90 km pour refaire mon ravitaillement perso. Je lâche 3 minutes, mais cela faisait parti du plan. Hélène est là, cela fait du bien. Mon second tour est tout en gestion, sans me mettre dans le rouge. Mentalement, je suis bien. Je suis resté dans l’instant présent, concentré sur mon ravitaillement et le relâchement.
Ma course à pied
La seconde transition se passe bien également. Je décide de faire un passage aux toilettes et me lance sur le marathon. Mes jambes sont excellentes. Je suis même agréablement surpris par ma (relative) fraicheur.
Au bout de 5 kilomètres, j’ai une crampe au niveau de la cuisse gauche. Elle survient au cours de la descente d’un escalier sur le dernier appui. Elle passe, et ne reviendra plus m’embêter.
Mais elle occupe un peu mon esprit jusqu’au passage du semi-marathon. Je reste très à l’écoute, je sens qu’elle n’est pas loin. Chaque ravito est l’opportunité pour moi de marcher et de me relâcher. Stratégie que j’avais décidé avant la course. Je reste donc dans le plan. Cette crampe, je m’y étais préparé.
J’attaque mon troisième et avant dernier tour. Curieusement, bien que mon allure diminue, je me sens bien, et dans ma tête, j’arrive à bien rester dans le moment présent. Et la présence d’Hélène au 5è et 9è kilomètre de chaque boucle me fait beaucoup du bien ! Elle a même réussi à organiser un fan club qui scande mon nom à chaque passage ! Géniale ambiance !
Je profite des vingt derniers kilomètre et des 10 derniers en particulier. Je sais que je vais finir, alors je savoure, je discute avec mes compères d’aventure.
L’arrivée
Je me paye de luxe d’un dernier kilomètre plus rapide et d’une arrivée quasi au sprint !
Et de pouvoir me dire « Nono, tu es un Ironman ».
J’avais imaginé être rattrapé par l’émotion à ce moment là (pleurer de joie…). Pas du tout, je suis tout sourire, j’embrasse la bénévole qui me remet ma médaille en la serrant dans mes bras.
Je cherche vite à retrouver Hélène, ma fidèle supportrice. Nous nous retrouvons, nous nous prenons dans les bras l’un de l’autre. Elle me glisse à l’oreille « je t’aime, je suis fier de toi, tu l’as fait » !!!!! Et dans un sanglot, je lui dis merci. Je la tiens mon émotion. Le lendemain, les témoignages de mes deux enfants me transportent de bonheur. Je découvre les échanges sur le groupe whatsapp ; ma mère, mon frère, les enfants…Ouaw que c’a fait plaisir !
Ma préparation mentale spécifique.
Mentalement, j’ai identifié au fur et à mesure des entrainements ce qui pouvait me bloquer. J’ai cherché à préparer mon cerveau à anticiper et apprivoiser l’imprévu pour moins subir le stress :
- – L’image de moi ; accepter la fatigue physique, ralentir courir lentement. Accepter cette image d’un mec lourd qui ne ressemble plus à rien. Sur mes dernières sorties longues (cap et vélo) je me suis forcé à courir lentement pour apprivoiser cette attitude et lutter contre l’image que je renvoyais de moi–même.
- – Utilisation de l’image de la posture de superman ; me dire « je suis un Ironman » « je suis vivant », avec le sourire intérieurement.
- – La connaissance de mon profil de préférences motrices m’aide beaucoup en cela. Je suis plus à l’écoute et en conscience de ce que me dit mon corps. Je détecte quand je suis en inversion de motricité (pour moi, passer d’une foulée aérienne en cuisse à une foulée terrienne en cuisse)
Trois principes pour réussir
Les principes mentaux qui m’ont guidé tout au long de cette aventure :
1. Notre cerveau fait ce qu’on lui dit : Il suffit de lui donner les bonnes consignes pour qu’il obéisse. Il fera ; Ni plus ni moins !
2. Faire confiance à son corps : Notre corps sait ce qui est bon pour lui, il suffit de l’écouter.
3. Bien se connaître : Connaître son corps, ses limites et ses forces permet d’éviter les mauvaises questions, les doutes inutiles.
Mes outils mentaux
Pour atteindre cet objectif, j’ai utilisé plusieurs outils mentaux que j’aimerais partager avec toi :
• La définition de mon objectif en lien avec mes raison d’être : Quel sera le prix à payer de ton projet ?
• La fixation d’objectifs et la programmation mentale de la réussite : Programmer son année, sa charge d’entrainement. Se préparer à tous les scénarios, y compris les imprévus négatifs, et anticiper comment y faire face. Méthode issue des TOP (Techniques d’Optimisation du Potentiel)
• La visualisation mentale : « Imagine-toi réussir, franchir cette ligne d’arrivée. Répète-toi que tu es un Ironman, visualise-le et entend-le »
• Mon profil de préférences motrices et mentales ainsi que mes motivation profondes : Qui me permet de bien connaître ma motricité et le mode d’emploi de mon mental.
• L’EFT (Emotional Freedom Technique) : Pour gérer les pics de stress et d’anxiété, et pour surmonter les blocages inconscients. J’ai ressenti vraiment le stress la veille au soir. Quant aux blocages, j’avais souvent des blessures qui intervenaient dans les 2 semaines avant les Jour J. Là rien, merci l’EFT !
• La cohérence cardiaque : Pour réguler mon stress et rester concentré. Je l’utilise volontiers en vélo, quand je suis posé sur les prolongateurs et avant le départ de la natation.
• La méditation et la météo : Je les utilise en pleine course pour rester en état de pleine conscience, sur les 3 disciplines. La météo pour être à l’écoute de mon corps et de mes émotions (à chaque ravito sur la course à pied)
- • Le travail sur mes peurs, et de mes croyances limitantes. Les blocages inconscients (mon corps, les blessures). Utilisation de la Méthode « Dépolarisation® » (Concept déposé par Pierre David, de l’Académie de la haute Performance)
L’importance de bien s’entourer
Je n’aurais pas pu réussir seul. Je recommande à toutes celles et ceux qui se lancent dans pareil aventure, de vous entourer.
Mon « staff » a été indispensable tout au long de cette préparation :
- • Mon kinésithérapeute ostéopathe : Il m’a aidé à mieux connaître mon corps et à distinguer les signaux d’alerte des simples bobos.
- • Mon coach : Il a su adapter mes séances d’entraînement à mes besoins tout en respectant mes contraintes personnelles, ma personnalité et mon besoin de récupérer.
- • Ma nutritionniste naturopathe : Ensemble, nous avons travaillé sur la gestion de ma glycémie et sur un protocole alimentaire adapté.
- • Mon masseur : Ses massages profonds ont été un véritable « game changer », en terme de récupération, particulièrement dans les dernières semaines de préparation.
- • Ma compagne: Sa présence tout au long de l’année et surtout le jour de la course furent une aide précieuse et source de plaisir !
Conclusion : Devenir Ironman, une aventure avant tout, mentale !
Conquérir un Ironman, ce n’est pas seulement une affaire de muscles et d’endurance physique. C’est aussi et avant tout une aventure mentale.
En se préparant mentalement, en visualisant sa réussite et en écoutant son corps, tout le monde peut atteindre les sommets que l’on n’aurait jamais cru possibles (à condition de s’entrainer bien entendu).
Pour moi, cet Ironman n’est qu’une étape. Cette course n’était pas une fin en soi, mais une étape vers un objectif encore plus grand ; que j’appelle le “Charly Bancarel Project” – un projet que je te décrirai plus en détail une autre fois.
Et toi, quel sera ton prochain défi ?
J’espère que cet article t’a inspiré et t’aidera à te préparer mentalement pour tes propres objectifs, qu’ils soient sportifs ou personnels.
Sportivement
Arnaud
Bravo Arnaud. Bel article !
Merci Viktor !
Bravo Arnaud.
Merci, nous avoir fait partager ton expérience Ironman.
Je retiens qu’une bonne préparation est aussi bien physique que mentale.
Inspirant !!!
Merci Matthieu !
Bravo Arnaud pour ta magnifique aventure et cette performance.
Je suis un passionné du dépassement de soi et l’rionman est dans le coin de ma tête
Encore milles mercis pour ton partage
Félicitations Arnaud,
un exemple à suivre…